30 juin 2018
L’aube tranquille sur la Loire
Vendredi 29 mai, compte tenu du chargement méticuleux des différents éléments du bateau dans la voiture, du trajet pour rejoindre la Loire et du remontage sur place de la structure en bois, l’embarquement n’a eu lieu qu’après 16 heures.
Beaucoup de temps aussi a été perdu pour trouver un accès carrossable au fleuve car l’ensemble bateau-équipements est si lourd qu’il faut impérativement amener la voiture au bord de l’eau. Il fut finalement trouvé dans un méandre aux environs du village du Bou, à une douzaine de kilomètres en amont d’Orléans.
Cinquième descente à bord de ce bateau pneumatique de 3,60 mètres de long …
Bref adieu à Denise, mon épouse, qui repart avec la voiture voiture avant que le courant et un vent favorable poussent le bateau qui disparut très vite à ses yeux.
*
Malheureusement, ces bonnes conditions ne durèrent pas et le vent devint contraire. Avec ce gros Bibendum et malgré l’aide du courant, il est impossible d’avancer, même au prix d’efforts épuisants.
Bien qu’il fût encore tôt pour arrêter la navigation, j’ancrais le bateau dans une petite crique. Sachant qu’il n’y aurait pas de rosée, la bâche servant de tente n’ait pas été déployée. Au fil de mes réveils successifs je pus donc contempler la course de la lune et le long tournoiement des astres autour de l’Étoile polaire.
Enfin, l’aube pointant, je décidais de repartir sans délai pour profiter à la fois de la fraîcheur et de ce moment magique où mille bruits révèlent la présence d’une grande variété d’oiseaux. Les batraciens, eux, s’en étaient donné à cœur joie toute la nuit !
Plusieurs arrêts sur la berge pour ajuster quelques détails et prendre le petit déjeuner. Bien sûr il n’est pas facile d’évoluer dans un espace instable de moins de 3 m² mais je réussis quand même à faire chauffer une casserole d’eau est à sortir les biscuits parmi les nombreuses boites contenant les rations pour cinq jours.
Arrêt minute sur un banc de sable. En arrière plan, une « levée ».
Traversée d’Orléans et des six ponts qui enjambent la Loire. Aucune envie de m’arrêter. La ville tourne le dos au fleuve. Un genre de paquebot à aubes est amarré sur un qui rive droite. On se demande comment il est arrivé là !
Peu à peu la chaleur s’est installée et le soleil a tapé très fort.
Ce soir à vingt heures trente, au moment où j’écris ces lignes, je suis cuit comme un homard !
Comment résumer une telle journée ? Tout est lent, tout est attente. Attente du prochain coude du fleuve, du prochain village, de prochain pont…
Mais aussi tout est changeant. Des oiseaux à profusion. Des compagnies de cygnes, de cormorans. L’envol d’une quinzaine de cygnes sauvages est un spectacle grandiose. Ils sont si lourds, qu’ils doivent battre des ailes en frappant la surface de l’eau et s’aider de leurs pattes…
Parfois un gros poisson bondit hors de l’eau. Peu de pêcheurs … La pratique se perd-t-elle faute de poissons ?
Bientôt 21 heures, le soleil est encore haut et il fait 31°. Je suis allongé en maillot de bain dans le bateau mais une brise me rafraîchit par instants.
Il me reste a préparer ma collation du soir : œufs sur le plat, pain Poilâne, pâté de canard en boite, pruneaux et … quelques bonnes rasades d’Entre Deux Mers !
A demain.
Tu as lâair reposé. Très intéressanT? Bonne continuation. Bisous
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