31 juillet 2018
Halage du bateau après échouage sur une gravière.
Fin juin 2018, marri d’avoir dû écourter la cinquième descente pour les raisons évoquées dans un précédent blog, je me faisais une joie de repartir début août pour une équipée d’au moins cinq jours.
Entre-temps j’avais retravaillé la superstructure en bois du bateau et construit quelques accessoires supplémentaires. De nouveaux équipements s’étaient ajoutés à un barda déjà conséquent, dont un purificateur d’eau.
Tout était au top, comme jamais dans les années précédentes.
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L’embarquement a eu lieu le 31 juillet, vers 17 heures trente, au pied du pont de Nevers.
Très vite, deux éléments ont altéré la quiétude de cette navigation : un vent de face quasi permanent et l’affaissement, pour une cause inconnue, du plancher gonflable du bateau.
Durant ces descentes, c’est le courant qui entraine le bateau à trois kilomètres par heure en moyenne, laissant ainsi le temps d’admirer le paysage … Les rames ne servent alors qu’à choisir la meilleure trajectoire en fonction du courant principal et à éviter les obstacles, nombreux cette année là. Du fait de sa forte prise au vent, un vent contraire, même faible, stoppe le bateau. Au dessous d’une certaine force, il est encore possible d’avancer mais au prix d’efforts considérables sur les rames pour un rendement insignifiant, moins d’un kilomètre par heure ! Au-delà, la seule solution est de jeter le grappin en pleine eau et d’attendre une accalmie …
Grappin « tulipe » de 2,5kg, déplié et replié.
Cette situation météo défavorable explique le faible kilométrage parcouru durant ces six jours de navigation, une cinquantaine de kilomètres contre plus de deux cents pour d’autres descentes, par ailleurs plus courtes.
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Le plancher gonflable (une série de boudins longitudinaux) fait partie des trois compartiments à air garantissant la quasi insubmersibilité du bateau. ll renforce la rigidité longitudinale, tout augmentant la flottabilité.
Le plancher incomplètement gonflé. On voit en haut quelques boudins dégonflés.
Ce dégonflement, dès les premières heures de navigation, eut deux conséquences : l’inefficacité du plancher en contre-plaqué en trois parties posé par dessus et l’augmentation du tirant d’eau.
Ce plancher, installé depuis la deuxième descente, offrait un support plus stable que les boudins. Il procurait une relative stabilité horizontale, permettant me déplacer plus facilement et aussi de m’étendre sur une surface plate pour dormir.
Les boudins dégonflés, le plancher ne jouait plus son rôle, notamment sur la partie avant (la cambuse), où tout déplacement modifiait l’assiette des containers. Ainsi, pour faire chauffer de l’eau dans la casserole ou de l’huile dans la poêle, je devais impérativement rester assis sans bouger sur les deux valises étanches sous peine (ce qui arriva) de voir ces ustensiles glisser et tomber sur mes pieds …
Autre conséquence de l’augmentation du tirant d’eau, bien que toujours faible, autour de vingt centimètres, les échouages sur les gravières furent plus fréquents et m’obligèrent à sortir plus souvent du bateau pour le tirer en pleine eau (voir photo en en-tête)..
Bref, dès le deuxième jour je compris que cette descente perdrait en agrément mais surtout qu’elle devenait à la limite de mes forces … Mais pas question d’abandonner ! Tant que mes nuits étaient reposantes et que j’avais de quoi me nourrir, je me devais de continuer !
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Dans les premiers jours, malgré les difficultés de navigation et la fatigue, j’avais réussi écrire et à publier deux courts récits sur ce blog .
Ancré en pleine eau, rédaction du blog sur le MacBook
Il me reste donc à conter plus en détail les six jours et six nuits passés sur le fleuve …
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Bientôt la suite …