Nankin, 17 octobre.
Difficile d’évoluer dans un environnement aussi étranger que la Chine sans parler ni lire le Mandarin ! Et pas question de compter sur votre anglais pour vous faire comprendre d’un chauffeur de taxi ou d’un guichetier de gare. C’est la raison pour laquelle je me suis toujours appuyé sur Ningxin pour assurer le quotidien de nos déplacements et me mettre ainsi à l’abri de mauvaises surprises dues à mon incapacité à comprendre et à me faire comprendre de mes interlocuteurs.
Ainsi, durant mes dix derniers séjours, grâce à son aide quasi permanente, j’ai pu vivre en totale immersion avec les chinois sans parler leur langue. Un grand privilège.
Mais depuis deux ans, la situation professionnelle de mon amie a changé. Elle a choisi le statut de travailleur indépendant. Son job ? Préparer les étudiants chinois qui postulent à entrer dans les grandes universités anglophones (majoritairement américaines) à passer avec succès les difficiles examens d’habilitation : GMAT, SAT, IELTS… C’est une industrie florissante en Chine et de nombreuses agences privées monnayent ces services de façon fort profitable.
Actuellement, Ningxin s’est positionné sur le créneau des cours en ligne. Avantage, elle peut les donner de n’importe où. Bien entendu depuis chez elle mais aussi depuis les apart-hôtels où nous logeons durant ce séjour. Comme la Wi-Fi est omniprésente, elle n’a aucune difficulté à se connecter. Seul problème, comme une partie de ses étudiants résident aux USA, elle doit se lever à cinq heures du matin pour démarrer ses cours à six heures.
Ce long développement pour dire que mon amie n’a plus la disponibilité qu’elle avait lorsque elle était salariée où il lui suffisait de poser ses congés pour se synchroniser avec les dates de mon séjour.
Je dois donc gagner de plus en plus en autonomie de telle sorte que je puisse me débrouiller seul.
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Et cette autonomie s’acquiert en plusieurs étapes.
La première de toutes est l’achat d’une carte SIM pour utiliser les fonctionnalités du téléphone portable, les cartographies, les messageries instantanées et toujours garder le contact avec elle en cas de « big problem » … C’est aussi un numéro de téléphone en +86 (indicatif de la Chine).
C’est relativement simple et financièrement accessible : 300 Yuans (moins de quarante Euros) pour 50Go de données et trois mois de validité. Cette fois-ci, c’est elle qui a pris l’abonnement à son compte car, avec un passeport étranger c’est un peu plus compliqué. Quand je partirai, elle remettra la carte dans son portable pour épuiser le forfait data.
Pour le cash, c’est simple. On trouve des ATM (l ‘équivalent de nos DAB) presque partout et l’on peut tirer 5.000 Yuans (un peu plus de six cents Euros) sans problème.
Mais le plus simple et le plus sûr est d’utiliser les nombreux moyens de paiements à partir de votre téléphone portable. Par exemple pour régler la course d’un « Didi » ou acheter une bière à la superette du coin.
J’ai choisi celui de WeChat, la messagerie instantanée la plus utilisée en Chine. Seul problème, il ne peut pas assurer la connexion avec ma carte VISA française. Chose amusante, ce sera probablement possible de retour en France mais ce service de paiement en ligne n’y existe pas encore …
Ci-contre mon QR code WeChat avec ma photo.
Pour alimenter mon compte Ningxin m’a donc envoyé quelques « Red Packets », les traditionnelles enveloppes rouges que les chinois utilisent pour offrir de l’argent à la famille ou aux amis.
Pour les taxis, j’ai téléchargé une application qui, contrairement à Didi, entièrement en Chinois, me permets de dialoguer avec le système en anglais.
Pour les déplacements en métro, rien de plus facile. Les écrans des distributeurs de jetons (oui, des jetons magnétisés) sont faciles à déchiffrer. Il suffit d’indiquer la station d’arrivée.
En dehors des services de traduction instantanés d’une langue à l’autre nécessitant une connexion 4G, celui de Google fonctionne maintenant hors connexion et offre une nouveau service de reconnaissance des caractères chinois bluffant.
L’appli bluffante de Google : en capturant l’image des caractères chinois avec votre IPhone,
il vous en fournit la traduction, même off-line !
Ah ! Dernier « outil », les vélos en libre service. Ils sont nombreux et j’avais déjà pris, pour Paris, l’application chinoise OFO (vélos jaunes). Mon compte reste valide en Chine.
Voilà, c’était la présentation de quelques détails utiles pour éviter de connaître les Tribulations d’un Chinois en Chine…
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Séjour mitigé à Nanjing (Nankin). La ville qui m’était apparue à taille humaine au cours d’un précédent séjour, a montré son vrai visage : une ville à la dimension XXXL !
Hier, je suis retourné visiter l’observatoire astronomique de la ville situé sur une colline dominant la ville, au milieu d’une belle forêt. Deux magnifiques et monumentaux instruments astronomiques anciens valent le détour : d’imposantes sphères armillaires en bronze fabriquées en 1437 sous la dynastie Ming et un Gnomon de la même époque.
Ces sphères armillaires, une magnifique pièce en bronze coulée sous la Dynastie Ming
et pillées par les troupes allemandes en 1900 …
Demain, je retournerai visiter le Mémorial du Massacre de Nankin par l’armée impériale japonaise en décembre 1937. Trois cent mille victimes d’une sauvagerie et une barbarie sans nom …
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Dernière minute !
J »allais publier ce blog quand des coups assez forts ont été frappés à la porte. J’étais seul dans l’appartement car Ningxin était allée chercher sa mère à la gare.
J’ouvre, c’est la police ! Première fois que j’ai à faire avec des policiers en Chine. Pas de panique, j’appelle mon amie sur son téléphone (l’avantage d’avoir un numéro chinois) et elle s’explique avec eux.
Malgré tout, il restent et cherchent à me dire quelque chose. Oui, voir mon passeport.
Photographie du document avec leurs téléphones portables, photographie de ma binette … Entre-temps Ningxin m’avait envoyé le numéro de téléphone du logeur sur WeChat …
Finalement, ils partent. Les choses en resteront-elles là ou dois-je craindre une convocation au commissariat ? Qui sait …
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quiconque ne passe pas inaperçu en chine !
J’espère que tu n’auras pas à visiter les commissariats chinois !
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