Troisième semaine du voyage en Chine
Mardi 28 juillet
En croisière sur le Yang Tsé.
J’entre dans la troisième semaine de ce long voyage. Je ne sais pas ce que les prochaines semaines me réservent mais les deux premières ont déjà comblé toutes mes attentes.
Tant de fortes sensations, d’impressions, d’inattendu …
Un voyage en Chine, dans les conditions où je l’ai entrepris, c’est en prendre pleins les mirettes, plein les naseaux, plein les esgourdes !
Bien sûr, délicats s’abstenir. Ainsi, en dehors des hôtels de bonnes catégories, les chiottes, car il faut bien parler ainsi, sont immondes la plupart du temps, voire pire !
D’ailleurs le signe pour repérer les toilettes publiques est l’odeur, facilement perceptible à plus de 20 m. D’accord, la forte chaleur des mois d’été y est pour beaucoup …
Mais en réalité les chinois pratiquent des règles d’hygiène assez strictes. Durant mes six séjours en Chine, je n’ai jamais été victime de la tourista.
Dans tous les restaurants que je pourrais qualifier de « familiaux », les ingrédients sont frais et bien cuisinés et surtout très abordables. Un repas complet et copieux pour deux personnes tourne autour de 120 Yuans, soit moins de 20 Euros.
Un bref retour sur la journée d’hier.
Quitté l’hôtel à midi, horaire normal pour un « check out », bien que le train ne fut qu’à 16 heures. Déjeuner dans un excellent restaurant traditionnel, très prisé des autochtones (la veille nous n’avions pas pu y entrer, il était complet !).
Petit tour dans un parc ombragé, en plein milieu de la ville. « Parc ombragé » revêt une signification précise dans une ville où les températures en juillet sont presque toujours au-dessus de 35°C …
A force de flâner, attrapé le TGV pour Chongqing au vol ! Les portes se sont fermées dès que nous fûmes assis. Deux heures de trajet, rien de particulier si ce n’est une petite note sur les hôtesses des Chinese Railways, de pures beautés, grandes, élancées et très classes dans leur uniforme rouge sombre et leur petite toque posée sur leur chignon …
L’une d’elle apparaît. Elle s’arrête au milieu du wagon et s’incline pour saluer les passagers, à la japonaise. Un visage qui montre à la fois la disponibilité de l’hôtesse et la distance. Elle sait qu’elle est au-dessus du lot …
J’ai déjà signalé la parfaite régularité des chemins de fer chinois et l’accueil des passagers qui s’apparente plus à celui d’un aéroport qu’à une gare traditionnelle où l‘on circule comme on veut. Depuis l’exposition internationale de Shanghai en 2010 et la crainte permanente des attentats, tous les transports sont soumis au contrôle strict des bagages.
C’est une véritable corvée quand on transporte une valise et un sac à dos. Même pour prendre le métro, on est obligé de les déposer sur le tapis roulant du scanner et de les reprendre à la sortie. Ces gestes répétés une demi douzaine de fois pour rejoindre une gare ou un aéroport, accentuent la fatigue.
Arrivés à Chongquing, le pire m’attendait. Comme d’hab’, gare aux dimensions gigantesques de ces édifices. Rappelez-vous, Chongquing est l’une des plus grandes agglomérations de Chine !
Pour rejoindre le quai d’embarquement de la croisière sur le Yang Tsé, nous devions prendre le métro.
Ce que je cherche tout de suite en descendant du train, c’est l’escalator. Ça va, il y en a un pour descendre la longue volée de marche qui conduit vers le sous-sol de la gare. Mais ça c’est vite gâté. Pas un seul pour remonter à la surface et surtout aucune correspondance directe avec le métro ! On se demande comment a été planifiée la construction de la gare et de la ligne de métro (récentes). La logique chinoise est parfois déroutante.
Comme je suis dans l’incapacité de monter mes 25 kilos de bagages sur de telles hauteurs, c’est Ning Xin qui monte ma valise en plus de la sienne sur l’immense escalier menant à l’esplanade de la gare.
(Dans de telles circonstances, quand je serai seul au Japon ou aux Etats-Unis, je serai obligé de demander l’aide d’une personne serviable. Inutile de risquer un pépin cardiaque).
Arrivés sur l’esplanade, il faut encore marcher près d’un kilomètre en plein cagnard pour rejoindre la station de métro !
Métro aérien. Visite gratuite de la ville qui est bâtie sur des collines. Ça monte et ça descend sans arrêt. Il y a même une corporation de porteurs, les Bangbang, qui se charge d’aider les habitants de Chongquing à transporter leurs bagages ou leurs paquets les plus lourds.
Taxi pour rejoindre quai le d’embarquement depuis la dernière station de métro. Cerise sur le gâteau, arrivés à destination, on constate que le quai est encore une cinquantaine de mètres en contre-bas et qu’il y a encore plusieurs volées de marches avant de rejoindre la passerelle !
Toujours près de ses sous, Ning Xin refuse l’aide du porteur qui lui proposait de descendre nos deux valises pour 50 Yuans ! J’admire sa détermination. Elle les descendra donc toute seule …
Enfin on embarque. Très beau bateau de croisière fluviale, cabines confortables avec balcon privatif, personnel attentif, bref au top de ce genre de tourisme.
Levé à sept heures. Le soleil perçait la brume sur un paysage rendu familier par de célèbres peintures chinoises.
Petit déjeuner à sept heures trente. Je regarde autour de moi, pas un seul européen. Je suis le seul de la croisière … Le commissaire de bord me salue en français et un serveur est aux petits soins pour moi. Mais il commet un gaffe impardonnable : il me propose de m’apporter des couverts ! Comment, Monsieur, je mange chinois (il n’y a que ça au buffet) et je manie parfaitement les baguettes ! LOL …
Mercredi 29 juillet.
Troisième et avant dernier jour de croisière sur le Yang Tsé.
Le bateau est amarré à l’entrée des trois gorges. Midi. Je suis sur le pont supérieur devant un panorama à 180°. L’air est étouffant, le soleil assassin, la véritable image du Yang Tsé que de multiples récits nous ont transmis.
Ces trois jours dans le calme et le frais de la cabine m’ont permis de récupérer mais je sais que désormais mes forces sont comptées, mon corps ne supporte plus les mêmes efforts et je dois être très conscient de mes capacités physiques.
Curieusement, les escaliers sont plus raides, les marches plus étroites, la crainte d’une chute, permanente. D’ailleurs, dans les escaliers sans rampes, je m’appuie sur l’épaule de Ning Xin ou je luis donne le bras.
Récemment, un peu agacée de cette assistance à personne âgée, elle m’a perfidement lancé « I’m not only your translator and your assistant, I’m also your nurse ! » (Je ne suis pas seulement votre interprète et votre assistante, je suis aussi votre infirmière ! ».
* * *
En me préparant à sortir sur le pont, je vis à travers les vitres une jeune hôtesse qui se tenait sur le bateau en couple avec le nôtre (le MV Jenna). Elle m’avait vu et j’avais noté qu’elle retardait un peu la descente qu’elle avait entamée vers la coursive inférieure.
Je sortis rapidement et j’engageais la conversation. C’était manifestement ce qu’elle attendait et moi, de prendre son joli portrait …
Elle devait avoir dix-huit ans, c’était son premier job. Elle avait déjà passé un an sur son bateau de croisière. Et, bien entendu, elle était enchantée de cette place. Le soleil tapait dur et j’étais sorti sans chapeau. Or pour réussir un beau portrait, je devais changer d’objectif. Je savais qu’il était dangereux de rester plus longtemps sous ce soleil meurtrier aussi dès que le nouvel objectif fut fixé sur le boîtier, je pris rapidement deux ou trois poses et, avant de retourner au frais, je la remerciais et lui souhaitais plein de bonnes choses pour ses années à venir.
En général, pour peu qu’ils aient fait quelques études, les jeunes chinois sont confiants dans leur avenir. Et d’ailleurs, pourquoi ne le seraient-ils pas ? La Chine est en passe de devenir la première puissance économique. Son potentiel humain et économique est considérable.
Suivant en cela l’un des slogans de leur « regretté » Grand Timonier « Oser lutter, oser vaincre ! », les Chinois n’ont peur de rien !
Déplacer une montagne, aller sur la Lune, réguler leur natalité, ils trouveront toujours les moyens pour les planifier, les entreprendre et les réaliser…
Vendredi 31 juillet.
Juste une matinée de repos avant de prendre le train pour Nanjing (Nankin). Sept heures de trajet dans un train rapide, autour de 200 Km/h.
J’avais déjà séjourné dans cette ville il y a trois ans et je tenais à y retourner. Pour plusieurs raisons …
Nankin est la ville qui a inauguré la première ignominie de la seconde guerre mondiale : 300.000 civils atrocement massacrés par l’armée impériale japonaise, alors au faîte de sa puissance. Un très émouvant mémorial perpétue la mémoire des victimes et raconte sans pathos excessif les faits qui se sont déroulés en décembre 1937.
En 2012, je l’avais visité durant toute une après-midi et, bien sûr, amplement photographié.
Des récits difficilement soutenables. Une seule indication : le consul en poste de l’Allemagne nazie s’était ému de l’ampleur et de la sauvagerie de ces exactions. Il avait entrepris une démarche officielle auprès du haut état-major de l’armée nipponne pour qu’elle « tienne mieux ces troupes ! ».
En avril de cette année, durant mon premier voyage au Japon, il était d’évidence que je devais me rendre à Hiroshima, honorant ainsi dans le même recueillement la mémoire de toutes ces innocentes victimes. L’alpha et l’oméga de la sauvagerie, le triste constat, hélas, que seule une barbarie plus grande peut vaincre la barbarie.
J’écris ces lignes dans le train qui m’amène à Nanjing. Je ne sais encore ……pas si je retournerai visiter le mémorial …
Samedi 1er août
Nanjing (Nankin).
Hôtel Pearl Oriental. Chambre 512.
Arrivés hier soir vers 20 heures après les sept heures de train.
Dans chaque rame (climatisée), un écran affiche la vitesse et les températures intérieures et extérieures. Intérieur : 25C°, Extérieur 35 !
Dès la sortie de la rame la chaleur vous tombe dessus. Le sol et les murs des villes ont accumulé tellement de calories durant la journée que, même après le coucher du soleil, la température ne baisse pas. Il faut attendre le creux de la nuit, vers trois-quatre heures du matin pour perdre quelques petits degrés …
Trois semaines d’un régime que chez nous on appelle caniculaire est très éprouvant et je commence à en ressentir les effets délétères.
Nouvelle gare, immense comme toujours. Escaliers roulants (ouf !). Métro ; routine habituelle ; repérer la station la plus proche de l’hôtel, aller au distributeur automatique, appuyer sur l’écran tactile (en Chinois ou en Anglais), choisir le trajet et indiquer le nombre de voyageurs, introduire un billet de dix Yuans et un jeton vous est délivré. Pas bien compliqué … Ensuite, passage au portique de sécurité : scan de la valise et du sac à dos, détecteur à métaux sur le corps …
Pour me repérer à la sortie du métro, j‘utilise mon Ipad où j’ai préalablement chargé le plan de la ville. C’est bon ! Il suffit de suivre cette grande avenue et c’est tout droit à environ un kilomètre. Brève discussion avec Ning Xin pour savoir si on prend un taxi (j’étais pour) et là, malentendu ! Comme elle se met rapidement en marche dans la bonne direction en tirant ma valise, je pense qu’elle a décidé d’économiser un course de taxi (allergique aux dépenses injustifiées) et je la suis donc sans rechigner.
Mais un kilomètre par 33 degrés, c’est long et c’est épuisant !
Enfin on arrive à destination en reconnaissant au passage quelques lieux que nous avions parcourus trois ans plus tôt.
* * *
J’avais réservé de nouveau à l’hôtel Pearl Oriental car j’en conservais un bon souvenir et surtout le beau sourire du portier qui nous accueillait toujours en nous offrant une boisson rafraîchissante, une sorte de décoction de cassis …
Au cours du précédent séjour, de retour d’une épuisante visite du Mausolée du Dr Sun Yat-Sen, j’en avais bu plusieurs verres d’affilée pour me réhydrater.
Dès la porte à tambour franchie, il était là, debout comme d’habitude devant son distributeur de boisson et ses petits verres bien alignés sur un table basse.
Il me reconnut du premier coup d’œil et nous nous saluâmes avec effusion. Ning Xin traduisit les mots de sympathie que je tenais à lui témoigner.
C’était bien la première fois qu’un portier d’hôtel me manifestait une telle cordialité !
Le Pearl Oriental est un confortable quatre étoiles pour 48 Euros la nuit. Pourquoi s’en priver surtout qu’il est important de pouvoir passer une nuit bien au frais avant d’affronter la canicule extérieure.
* * *
Le matin, visite du palais qui fut la résidence du Docteur Sun Yat-Sen, personnalité emblématique de cette ville.
Sun Yat-Sen, en mettant fin au système dynastique Mandchou, proclama en 1912, à Nankin, la première république chinoise. Fondateur du parti nationaliste du Kuo-Min-Tang, il s’efforça d’unifier la Chine en réduisant la suprématie des Seigneurs de la Guerre, alors véritables maîtres du pays.
La Chine conserva ce système politique très inspiré de l’occident (notamment des Etats-Unis), jusqu’en 1927 avant que l’affrontement avec les forces communistes ne devienne inéluctable. Le premier soulèvement communiste eut lieu à Nanchang, précisément en 1927. Mené par Chou En Lai, il échoua mais ce fut le début longue série de confrontations armées entre le KMT et les forces communistes dirigées très tôt par Mao.
Ensuite, l’histoire chinoise fut très mouvementée car elle se joua entre trois parties : le Kuo Min Tang, les Communistes et les Japonais !
Pour faire simple :
- 1931, l’incident de Moukden, prétexte à l’invasion de a Mandchourie par l’armée impériale japonaise, admirablement décrit par Hergé dans le Lotus Bleu
- 1934-1935, la Longue Marche, retraite stratégique durant laquelle la jeune armée rouge échappa aux armées de Tchang Kaï Chek en perdant près de 100.000 hommes
- 1937, invasion japonaise et le terrible sac de Nankin en décembre
- 1945, défaite des armées japonaises et début de la Guerre Civile entre le KMT et les communistes
- 1949, victoire de l’armée rouge et proclamation de la République Populaire de Chine par Mao, le 1er octobre 1949 devant la Cité Interdite à Pékin … Tchang Kaï-Chek se réfugie à Taïwan avec les restes de son armée.
Ouf, le cours d’histoire est terminé, retournons visiter le palais !
Nanjing, signifie littéralement la capitale du sud (Nan), alors que Beijing, Pékin, est celle du Nord (Bei). Nankin fut donc durant plusieurs siècles la capitale de l’empire et le palais que je visite, la résidence des empereurs.
C’est en fait une Cité Interdite en miniature avec ses jardins intimistes, ses pièces d’eau, ses pièces de réception et toutes ses dépendances. C’est donc tout naturellement que le gouvernement de Sun Yat-Sen y établit son quartier général.
Plusieurs heures pour en faire le tour et profiter des jardins ombragés. Nombreuses vitrines aussi et planches didactiques pour présenter la chronologie complexe de l’histoire contemporaine.
Si vous visitez Nankin, c’est un site à mettre à votre programme.
La chaleur est si forte (41° ressentis) que je m’arrête souvent et me sens proche d’un malaise. Retour à petits pas pour retrouver l’abri de l’hôtel.
Commentaire : difficile dans ces conditions climatiques de faire plus d’une visite par jour ! Pour moi, mieux vaut rester modeste dans ses ambitions touristiques que de risquer un pépin …
Lundi 3 août
Nanjing, Pearl Hotel.
Couché tôt hier soir, réveillé tôt : 6 heures.
Hier, visite du Musée de Nankin, le second en importance de toute l’Asie disent les prospectus de présentation. Quel est le premier ?
Effectivement, très vastes bâtiments, très épurés ; riches collections allant du néolithique aux temps modernes. Un peu trop d’accumulation d’objets de même nature, seule en mesure d’intéresser les spécialistes.
A mettre en troisième ou quatrième position dans les lieux à visiter dans cette ville. Voici donc ceux que je recommande, en m’appuyant sur les souvenirs d’un précédent séjour :
- Le Mémorial du Massacre de Nankin
- La résidence (ex palais impérial) de Sun Yat-Sen
- La ballade en télécabines au-dessus des environs de la ville et la visite des observatoires astronomiques
- Le Musée
- Le Mausolée de Sun Yat-Sen
Hier, la radio locale annonçait que la journée serait la plus chaude de l’été. Oui, 35° à l’ombre et 45° ressentis, c’est assez chaud !
D’ailleurs, ça limite fortement les capacités de mouvement. En tout et pour tout dans la même journée, une seule visite, celle du Musée …
Vous ai-je dit que j’avais la gratuité dans tous les monuments publics de Chine ? Privilège accordé aux plus de soixante dix ans, quelque soit la nationalité !
En sortant de l’hôtel climatisé il s’agit de vite trouver un taxi (généralement climatisé lui aussi) pour éviter de marcher trop longtemps dans cette chaleur. Arrivé dans la proximité du Musée il a encore fallu parcourir une longe esplanade en plein cagnard avant de retrouver la fraîcheur d’un bâtiment entièrement climatisé lui aussi ! Les dépenses énergétiques de la Chine pour toutes ces climatisations doivent se chiffrer en milliards de Yuans …
Au début de ce récit, je notais que je supportais sans peine la lourde chaleur de Chongqing. Il n’est est plus de même. Trois semaines ininterrompues de canicule finissent par avoir raison de ma résistance à la chaleur ! A une ou deux reprises, je me suis senti mal. Ningxin m’a aussitôt forcé à me réhydrater car le problème, depuis longtemps, c’est que je ressens peu la faim ou la soif. C’est très utile la plupart du temps mais ça peut se révéler dangereux.
Dans trois heures, train rapide (Bullet train) pour Shanghai.
Je ne suis pas retourné au Mémorial du Massacre …
* * *
J’ai emprunté la nouvelle gare de Nanjing, South Station. Elle n’était pas en service il y a trois ans. Même pour un voyageur habitué aux dimensions XXL des gares chinoises, c’est le choc. Jamais vu de telles dimensions. Vaste comme une très grande aérogare ! Très réussie également sur le plan architectural. Plusieurs niveaux. Nombreux escalators en montée et en descente.
Ca, y est, je suis dans le Bullet Train. Vitesse affichée : 302 km/h. Température extérieure : 35 °C …
La rame, comme toujours est bondée. C’est la ligne Pékin-Shanghai, probablement la plus fréquentée du réseau chinois.
Arrivée à Shanghai.
Toutes les télévisons ne parlent que de la vague de chaleur qui s’abat en ce moment sur la Chine.
A la gare, le thermomètre affiche 37C° et une température ressentie de 47C°. Excellent contre les rhumatismes. J’en garde un peu pour l’hiver.
J’en ris mais c’est dur à supporter et surtout il faut faire très attention à ne pas faire d’efforts trop violents.
Encore deux changements de métro et plus de vingt stations avant d’arriver dans le quartier des docks où nous embarquerons demain matin pour l’ile de Chongming.
Dans le métro, pas d’escalator. Le seul en service était utilisé pour la descente ! Une fois encore, c’est Ning Xin qui s’est chargée de monter les deux valises sur l’équivalent de cinq étages ! J’appréhende un peu quand je serai seul au Japon avec mes (lourds) bagages !
21 heures. De retour à l’hôtel
Journée vraiment très éprouvante. Long trajet en métro depuis la gare « South Shanghai » vers les docks. Re-taxi à la descente du métro car la distance à couvrir pour arriver à l’hôtel est beaucoup trop grande. Bonne chambre mais la clim’ ne marche pas. Pire, elle envoie de l’air chaud. Il fait plus frais dans le couloir ! Obligé d’élever un peu la voix (dans un anglais que la réceptionniste à du mal à comprendre) pour qu’un homme d’entretien vienne régler le problème.
Une fois encore, ne comptez pas vous faire comprendre des employés du desk en utilisant l’anglais. Le mien est loin d’être parfait mais mes phrases étaient correctes, mon accent passable et le vocabulaire idoine. Quand j’ai dis « at room XXX the air conditionning is out of order », la jeune fille m’a gentiment redonné une carte d’accès à ma chambre ! Il a fallu que j’utilise les gestes en lui montrant une buse du système d’air conditionné pour qu’elle comprenne …
Attention, en Chine, ne jamais pousser le bouchon trop loin ! On peut se montrer ferme mais il faut faire très attention à ne pas faire « perdre la face » à votre interlocuteur. Je crois que le conseil était aussi dans un album Tintin et il a mille fois raison !
Sorti pour dîner. Aucun restaurant dans le coin de l’hôtel. Repris taxi. Je ne les compte plus depuis que je suis arrivé en Chine. Il faut dire qu’ils sont très abordables. Souvent pas plus de deux euros la course.
Restaurant de poisson. Spécialité : écrevisses. On est tout près de la mer. Coquilles Saint-Jacques et poisson de mer. Délicieux mais ambiance intenable : bruit, fumées, odeurs … Un petit coup de « Great Wall » (Grande Muraille), le vin local, et tout est allé mieux.
Ah, il faut que j’explique pourquoi j’emporte ma thermos de vin. A table, les chinois boivent peu ou pas du tout. En arrivant on leur sert de l’eau chaude mais pas de thé, comme on le fait en France dans les restaurants chinois. Si ils commandent une boisson, c’est du Fanta ou du Pepsi. Ils boivent aussi de la bière (la fameuse Tsingtao) mais c’est plutôt pour consommer de l’alcool plutôt que pour accompagner le repas.
Comme je n’aime ni le Fanta, ni le Pepsi et que je ne bois plus guère de bière, je reste sur ma boisson favorite, le vin …
En sortant, j’ai shooté sans viser deux consommateurs qui dégustaient un plat d’écrevisses dont l’un torse nu. Je crois que c’est un bon cliché. Si c’est le cas, toutes les fatigues de la journée seront oubliées.
(Effectivement, il n’était pas trop mal … Voir en tête de ce chapitre) …